Najera - Santo Domingo de la Cazalda

Gérald qui était sorti hier soir, est rentré à 2h30 du matin passablement éméché de sa virée en ville. Il m’a rapporté ma crédenciale tamponnée par l’office de tourisme, m’a laissé sa participation pour la chambre, a fait son sac, a noté mon adresse puis il est parti seul dans la nuit. Je me demande si je le reverrai sur le chemin. Il avait déjà fait la même chose à Saint-Antoine partant en pleine nuit après un repas du soir bien arrosé lui aussi...

Le réveil a sonné à six heures du matin et j’étais très fatigué. Mon reflet sur le miroir ne me disait rien qui vaille. J’avais la tête du gars qui allait en baver. J’ai pris un café lyophilisé dans la chambre et j’ai repris ma route en claudiquant à cause de l’ampoule au pied toujours pas guérie. Ce fut comme ça durant toute l’étape. A Azofra j’ai fait un arrêt petit déjeuner dans un café où j’ai retrouvé Jeannine et Arlette. Ça m’a fait du bien de les revoir.

A chaque arrêt, repartir était plus difficile et la fin de l’étape, cinq kilomètre absolument rectilignes, était devenue un véritable enfer. Je ne voulais plus m’arrêter craignant de ne plus pouvoir repartir. J’avais envie de pleurer tellement j’avais mal. Les plantes des pieds étaient en feu, l’ampoule à l’orteil m’élançait terriblement et les muscles des jambes commençaient à me lâcher. Les chevilles donnaient elles aussi des signes de faiblesse.

Santo Domingo de la Cazalda a une vocation hospitalière historique. Il y a encore aujourd’hui un centre hospitalier d’urgence où l’on peut se faire soigner gratuitement. J’y suis allé et une interne m’a fait un joli bandage sur l’orteil après avoir bien nettoyé la plaie. Je me sentais mieux ensuite, mais je doute encore de pouvoir repartir demain.