Journal du samedi 23 juin 2001 (Fistera) :
Comme le veut la tradition, je suis allé finir mon périple à Fisterra (la fin des terres) à l’extrême ouest de l’Espagne et donc de l’Europe. Santiago est trop associé à la fin du voyage et cela ne me convient pas. J’ai donc aussi un peu fuit cette ville car mon voyage à moi ne s’arrête pas ici. Le bus a mis deux bonnes heures pour arriver dans ce petit port de pêche au bout du monde. Les gens d’ici ne prête guère d’attention aux pèlerins. Non, ici ce qui compte ce sont les bateaux, la mer et les mouettes qui ont remplacé les cigognes. J’ai contemplé le dernier acte d’un jour comme les autres, d’un voyage comme les autres : les noces pourpres de l’eau et du feu pour donner vie à un autre jour, ailleurs. Et mon étoile m’est apparu dans le ciel, encore plus belle ce soir, encore plus belle… La tradition veut que les pèlerins brûlent quelques effets à Fisterra. Coïncidence, aujourd’hui c’est la Saint-Jean et à la tombée de la nuit un grand feu a été allumé pour les enfants du village, et, ne sommes nous pas tous des enfants ? J’y ai jeté ma tristesse et tout ce qui m’empêche encore d’être moi : brûle, brûle, joli feu de bois, brûle tout ça pour moi !
À mon arrivée je me suis installé à l’hostal Rivas, puis je suis allé manger quelques sardines grillées et j’ai fait la connaissance de Javi, un marin, et nous avons discuté sur les bienfaits du chemin.
Vers 19 heures, après une sieste longue et délicieuse, je suis allé voir le soleil se coucher sur l’océan depuis le cap de terre le plus à l’ouest du village. Ce sera la dernière marche de mon périple : un peu plus de deux kilomètres, une petite promenade !
Compostelle 2001 - Paysages intérieurs
Ce site est la refonte de mes pages perso sur orange qui étaient en ligne depuis 2002. Orange a arrêté ce service en septembre 2023 mais je tenais à conserver une version internet qui soit accessible à tous et en particulier aux pèlerins avec qui j'ai partagé ce voyage vers Santiago de Compostela en 2001, et aussi, à ceux qui envisagent de le faire. Je précise pour ces derniers que les remarques qui concernent des gîtes, hôtels ou autres restaurants où j'ai pu dormir ou manger datent de plus de 20 ans ! Pour le reste, je crois que le chemin conserve son caractère merveilleux et intemporel. Bonne visite.